Sculptures / Créations
Forme "O" comme origine créée en 1998 , inspirée par un fragment de coquillage qui symbolise par sa forme spiralée un changement de vie et de lieu de vie : je venais de m'installer en Médoc, proche de l'océan.
Cette pièce taillée en béton cellulaire (haut.1m) est le premier travail directement lié à cet environnement qu'est la mer et ses éléments. Matrice qui donnera "la peau " en 2003 , signe d'une nouvelle étape et sera en 2007 le point de départ d'une étude pour la création de mobilier sur le thème de l'océan.
"La nature est pour Catherine Lacroix un immense dictionnaire et un terrain d’expression privilégié dont les ressources infinies alimentent le travail. À travers la création de formes qu’à première vue on imaginerait abstraite, l’artiste se fait l’interprète du réel et plus particulièrement dans ces récentes productions, du paysage océanique. L’univers aquatique, la flore marine et tous les microorganismes qui évoluent au sein de cet environnement sont autant d’éléments que l’on voit réapparaître sous des formes épurées dans des sculptures qu’elle confronte à l’extérieur et qui bien souvent déjouent les convenances de la mesure. La peau reproduit à échelle humaine un organisme dont la taille originelle en est radicalement éloignée. Elle s’offre comme une puissante réponse plastique à l’austère harmonie du panorama maritime et vient en ponctuer la plénitude. La version en résine inclusion présentée ici fait suite à une première réalisation élaborée à partir de béton cellulaire, travaillée en taille directe. Catherine Lacroix utilise des techniques traditionnelles. Elle les met au service d’une sensibilité et d’une recherche formelle qui restent attachées à des préoccupations contemporaines. La peau trouve son origine dans un fragment de coquillage dont l’artiste a volontairement révisé les dimensions. En opérant ce changement d’envergure, Catherine Lacroix interroge les lois fondamentales de la sculpture et confère à son oeuvre un sens nouveau. Ces transformations n’évoquent plus seulement les formes de la nature et les micromondes qui la peuplent mais aussi les forces qui l’habitent et en rythment la vie : l’arabesque spiralée qui anime la pièce n’est pas sans rappeler les volutes écumeuses et fugitives que dessinent tour à tour les vagues dans leur déploiement successif. La peau apparaît comme le prolongement dans la matière des mouvements chaloupés de l’épiderme océanique."
R. FAVRE
Cette sculpture fait suite à la forme O comme origine car inspirée par un fossile étudié parmi d'autres pour le projet des sculptures jeux de Cap de Bos : le Melongena Cornuta dont j'ai interprété, épuré les formes.
L'idée de ce projet de sculpture monumentale est une métaphore de la coquille qui cache, enveloppe et protège, une idée du féminin.
Cette première étude est réalisée en matériaux composites , laquée ,
dimensions haut.65cm larg. 65cm prof.35cm.
C'est à partir d'un document photo de la performance Coyote "I like America and America likes me" en 1974 de Joseph Beuys que j'ai réalisé cette sculpture.
L'image de cette performance à la galerie René Block à New York, son aspect sculptural avec ce corps dissimulé dans un tissu de feutre, protégé par cette enveloppe, m'a inspiré cette première proposition en terre cuite émaillée en 2002 (dim 18cm x 15cm prof.larg.12cm).
Il s'agit d'une réappropriation,( éloignée du propos de J.Beuys chargé de nombreux symboles) qui parle de l'intime , du repli , de l'enfermement, de la peur ; ne reste qu'une petite ouverture en haut de la forme triangulaire qui laisse penser à l'ouverture possible, à une autre vision, une respiration.
Comme souvent dans mon travail , j'envisage le changement d'échelle et une version en plâtre patiné donne une expression de la forme différente par le traitement du drapé.(dim.haut.50 prof.45cm larg.35cm).
Un autre projet est à l'étude pour une structure monumentale en métal à partir des lignes de force de ces deux propositions.
Ce travail s’inscrit dans une recherche sur le féminin, singulier- pluriel à travers plusieurs propositions en référence au corps , de symboles du féminin (coquillages cauris) dans d'autres cultures ou époques (bouche).
L'idée du multiple est évoquée par la répétition des pièces de petites dimensions, leur couleur différente comme autant de cultures présentes au monde.
Des agrandissements de ces premières propositions ont été réalisés pour des mises en situation dans l'espace extérieur.
La bouche
Inspirée d’un fragment archéologique égyptien, cette bouche et son tracé évoquent l’idéal féminin, la couleur rouge symbolise le principe de vie avec sa puissance et son éclat.
La réappropriation d’une référence historique fait lien entre passé et présent d’une œuvre sculptée ,
Le fragment isole cette partie du corps par où passent le souffle ,la parole et la nourriture.
Une série en terre cuite émaillée , de couleurs différentes , évocation du féminin pluriel , a donné suite à un exemplaire surdimensionné dont la présence dans un espace extérieur ,un jardin,
symbolise la présence nourricière de la femme , sa sensualité et puissance créatrice;
Ce travail s’inscrit dans une recherche sur le féminin, singulier –pluriel à travers plusieurs propositions de fragments de corps ou de symboles du féminin (coquillages cauris) , références
inspirées des éléments de la nature qui m’entourent, la mer et la symbolique de l’eau mais aussi des références au corps et à l’histoire de l’art .
Fragment réalisé à partir d'une découpe de photo pour une mise en évidence de cette partie du corps féminin.
Première proposition en terre cuite émaillée de 10cm , présentée en multiple, sorte de jeu de dames.
Puis un agrandissement sculpté en polystyrène, matière qui permet une tension et stylisation des formes par un ponçage très fin.
Une autre référence à des coquillages pour parler du féminin , pluriel dans ce cas , avec la spirale de Cauris.
Tout d'abord réalisée en terre cuite émaillée, ces demi sphères symbolisent la pluralité des femmes sur le globe, le mouvement en spirale leur évolution. Un agrandissement en polystyrène de 1m de diamètre, permet la mise en situation en bord d'océan ou un plan d'eau: la sculpture flotte , tourne sur elle même.
Vénérés par de nombreuses tribus africaines comme un puissant symbole de fertilité, ils étaient signe du pouvoir protecteur de la déesse de l'océan Yemaya pour les Yoruba au Nigéria.
En Rome antique , les cauris étaient considérés comme des symboles de Vénus , déesse de l'amour et étaient offerts aux mariées pour promouvoir la fertilité et un mariage heureux.
Les cauris ont franchit les eaux chaudes de l'Océan indien, du Pacifique , les mers et les montagnes pour devenir un des moyens de paiement les plus utilisés en Asie, Afrique , Océanie et même ça et là en Europe ; les traces les plus anciennes sont en Chine.
La presqu'île du Médoc se situe entre 2 eaux , l'eau de l'océan et celle de la "rivière" de l'estuaire de la Gironde.
Ces deux dynamiques sont traduites plastiquement par un travail différent du métal :
la force de l'océan, le mouvement perpétuel des vagues est exprimé par le métal martelé à froid sur l'enclume et poli tandis que les limons de l'estuaire se retrouveront dans son oxydation et ses variations de couleurs brunes.
Les laminaires sont des végétaux qui ondulent dans leur élément liquide ; mes sculptures reproduisent ce mouvement à l'air libre avec un ancrage au sol qui permet au moindre souffle de vent de les animer.
La sculpture de Catherine LACROIX est un dialogue sans détour avec la matière brute, une sorte de conversation muette qui passe par un amour physique des matériaux.
Eloignée de toutes préoccupations figuratives, l’artiste en interroge les propriétés, met à l’épreuve leurs résistances et leurs caprices, à travers les techniques traditionnelles de la taille ou du martelage.
La matière possède son propre langage, ses propres « humeurs » qu’il s’agit de mettre à profit et non pas de restreindre. Toute l’essence de la sculpture réside dans cette capacité à faire naître le matériau à lui-même tout en donnant à l’artiste l’occasion d’y inscrire sa propre subjectivité.
La série des Laminaires est le fruit d’une véritable passion pour le métal. Réalisées à partir d’une plaque de tôle rectangulaire, ces pièces trouvent leur origine dans une improvisation graphique. Avec un geste d’une grande liberté, ces sculptures sont d’abord dessinées à la surface d’une plaque, pour être ensuite découpée et retravaillées par martelage.
Ces Laminaires dont les circonvolutions dynamiques rappellent la forme des algues de côtes rocheuses du même nom, viennent ainsi se confronter au paysage lacustre de Lacanau. En laissant volontairement ses œuvres à l’extérieur, Catherine LACROIX offre à la nature le soin de poursuivre le travail de formalisation et de coloration du métal. Livrées aux intempéries, ces sculptures vont peu à peu transformer leur apparence en se laissant gagner par la rouille.
Catalogue d’exposition – textes Romaric Favre
Exposition collective CAN’ART 2008
Inspiration japonisante pour ces fleurs en métal martelé à froid sur l'enclume pour les tiges sur lesquelles viennent se fixer des disques de résine inclusion de pigments .
Il s'agit de modules de 5, 7, ou 9 pièces , ancrées dans le sol pour des installations qui agrémentent les jardins par la permanence de ces fleurs pensées pour jouer avec la lumière des saisons .